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Comprendre les troubles neurodéveloppementaux

Nous entendons de plus en plus parler des troubles neurodéveloppementaux ou de difficultés scolaires. J’ai donc décidé d’écrire un article récapitulatif sur ce sujet d’actualité afin de mieux comprendre et de pouvoir s’adapter aux mieux à ces enfants en souffrance.

Qu’est-ce que les troubles neurodéveloppementaux ?

Les troubles du neurodéveloppement désignent des troubles neurologiques. Ils sont innés et acquis. Ils s’expriment par des anomalies au niveau du fonctionnement cognitif, de la communication, des comportements ou même du développement psychomoteur.

Leurs catégories

Les troubles spécifiques des apprentissages (TSA) concernent exclusivement les apprentissages scolaires. Malgré l’apprentissage explicite, l’automatisation de ces compétences ne se fait pas correctement. Il s’agit de troubles impactant la lecture et l’orthographe (dyslexie, dysorthographie), l’apprentissage des mathématiques (dyscalculie), l’apprentissage de l’écriture ou du geste graphique (dysgraphie). En théorie, ces troubles ne peuvent être diagnostiqués qu’après 18 mois d’enseignement soit au milieu du CE1 environ.

Les troubles cognitifs spécifiques (TCS) affectent un domaine de la cognition en particulier (langage, attention, raisonnement, mémoire…). Il s’agit de la dysphasie (trouble spécifique du langage et de la parole), des dyspraxies (troubles de la programmation des gestes), du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, du trouble des fonctions exécutives… Ils ne sont pas liés aux apprentissages (la mémoire, le langage, les gestes fins se développent naturellement). Ces troubles peuvent être diagnostiqués dès l’âge pré-scolaire.

Contrairement aux troubles « dys », innés, les troubles « a- » sont des difficultés acquises, secondairement à une atteinte neurologique (accident vasculaire cérébral, séquelle d’un traumatisme crânien…). On parle alors d’alexie (perte ou diminution des capacités en lecture), d’aphasie… Le préfixe « a », privatif désigne la perte d’une compétence ou fonction.

Ce qu’ils ne sont pas

Les troubles neurodéveloppementaux sont liés à des vulnérabilités constitutionnelles : facteurs génétiques, congénitaux, neurologiques, somatiques, biologiques, infectieux, toxiques, périnataux… Ils ne sont PAS causés par des problématiques affectives ou éducatives même si celles-ci peuvent contribuer à majorer l’impact des troubles.

La haute autorité de santé recommande une harmonisation des pratiques de repérage et d’orientation des enfants ayant un trouble spécifique du développement afin d’optimiser le parcours de l’enfant et de sa famille.

apprendre-et-raisonner

La triple voie des apprentissages

La première voie est celle de l’automatisation qu’on appelle aussi voie heuristique. Elle est très utile dans la petite enfance. Prenons l’exemple d’un élève qui apprend à écrire. Au début il va être très concentré pour produire ses lettres. C’est un exercice difficile qui va lui demander beaucoup d’énergie. Petit à petit, il va alors automatiser cette compétence. Une fois adulte, nous n’avons plus à réfléchir comment faire la boucle de la lettre « L » par exemple. Cette voie d’automatisation est essentielle pour apprendre puisqu’elle permet d’effectuer les tâches de manière automatique, rapide et peu coûteuse en énergie.

Ensuite, il y a la voie algorithmique. Celle-ci permet de raisonner. Cette voie est celle qu’on utilise par exemple lorsqu’on repère que l’on fait une erreur ou qu’on découvre une tâche nouvelle difficile. On se plonge alors dans cet exercice, on se concentre et cela nous demande énormément d’énergie. En revanche, elle aide à trouver une réponse juste. Ce qui n’est pas le cas de la voie automatique qui elle, peut nous induire en erreur, car on est pris dans nos automatismes pouvant nous piéger. Donc, il est parfois nécessaire de faire appel à cette voie algorithmique, beaucoup plus coûteuse, mais plus fiable et précise.

Pour passer de l’une à l’autre, il y a un processus d’inhibition. Il faut alors inhibé la voie automatique pour ne pas tomber dans les pièges de la répétition et activer la voie algorithmique.

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Les caractéristiques communes des troubles neurodéveloppementaux

Les troubles du développement partage plusieurs caractéristiques communes. Ils sont ubiquitaires, c’est-à-dire qu’ils s’expriment en tout lieux. A la maison comme à l’école. Cependant, certains enfants fournissent des efforts très importants à l’école pour masquer un trouble. Ils prennent alors beaucoup sur eux pour compenser leurs difficultés. Sauf qu’une fois à la maison, ils n’arrivent plus à fournir de tels efforts et se relâchent. C’est à ce moment qu’on voit apparaitre certaines manifestations. Même si ce trouble neurodéveloppemental est ubiquitaire et peut s’exprimer dans n’importe quel environnement, l’intensité des manifestations vont être modérées par les efforts de compensation mis en œuvre par l’enfant.

Les troubles neurodéveloppementaux sont également permanents. Ils sont structurels avec une composante innée. Ils existent de la naissance jusqu’à la fin de la vie. Ce sont alors des troubles qu’on appelle chroniques. L’évolution ou l’expression de ses symptômes vont être modulées au fil des âges et ne seront pas les mêmes. Prenons l’exemple d’un enfant dyslexique. Les séances d’orthophonie peuvent aider à compenser et progresser, mais à l’âge adulte, de petites séquelles ou fragilités existeront toujours. Il ne s’agit donc pas d’un trouble de l’adaptation ou qui serait arrivé suite à un contexte ou un épisode de vie donné (comme une dépression qui engendrerait des difficultés d’apprentissage ou motrices), qui eux sont délimités dans le temps.

Nous l’avons vu, les troubles neurodéveloppementaux sont des troubles qui persistent malgré les aides mises en place. C’est-à-dire que les parents ou les enseignants essayent d’instaurer des aménagements ou mettre en pratique des astuces, les complications continuent. Bien entendu, ces soutiens et ces solutions adaptées au besoin de l’enfant vont être bénéfiques et permettront au jeune d’être moins en difficulté. Pour autant, et ce n’est pas à prendre personnellement, mais malgré la mobilisation de tous, les problèmes vont subsister.

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Impact des troubles neurodéveloppementaux

Sur les apprentissages

Le défaut d’automatisation va se répercuter sur différentes choses. D’une part, l’enfant va souvent être en double tâche. Ce qui signifie qu’il va devoir se concentrer sur deux choses en même temps comme lire et analyser un texte. Dans ce cas et vu que la lecture n’est pas encore automatisée, cela va demander à l’élève de mobiliser son attention sur le déchiffrage des mots et en même temps, réfléchir ou synthétiser le récit. Pour un enfant dyslexique, cela lui impose de fournir énormément d’effort alors que ses camarades de classe auront plus de facilité à lire. De nos jours, la plupart des cours passent par la lecture et l’écriture, ces élèves en difficulté se retrouvent donc particulièrement impactés.

Les enfants ayant des troubles neurodéveloppementaux seront alors plus fatigables, car ils vont utiliser deux fois plus leurs ressources cognitives. Le fait d’être en double tâche constante va engendrer des lenteurs et des erreurs. Il y aura donc un réel impact sur les performances. Les exercices vont alors être très pénibles pour ces élèves. Et au bout d’un moment, ces jeunes vont être saturés de tout donner. Cela va causer un décrochage scolaire. Vous pouvez aussi consulter mon article sur l’aide de la médiation animale pour l’échec scolaire.

Sur le plan personnel

Malheureusement, les résultats montrés ne seront pas à la hauteur de leur potentiel. En effet, ce sont des enfants qui peuvent être intelligents, avoir une bonne mémoire ou une bonne culture générale, mais ils auront du mal à exploiter leurs compétences dû à ce travail en double tâche (manque d’automatisation). Cela va clairement impacter leur estime de soi. Ils se sentiront nuls ou bêtes alors que l’intelligence n’est pas en cause, mais bien les limites imposées par leur trouble.

On parlera aussi d’impuissance apprise. C’est-à-dire qu’avec le cumul d’échecs, ils apprennent et font l’expérience qu’ils ne sont pas capables. Certains élèves ayant ces troubles neurodéveloppementaux vont même développer une conception fataliste de l’intelligence. Ils penseront que de toute façon, il n’y a rien à faire, ils sont voués à l’échecs dans les apprentissages. Cette impuissante apprise aura un impact sur la confiance en soi et le sentiment d’utilité personnelle.

Toutes ces difficultés risquent de provoquer chez ces enfants des stratégies d’évitement pour échapper à la confrontation du travail scolaire qui est source de souffrance. L’investissement scolaire en sera donc impacté. Nous aurons alors affaire à des élèves de moins en moins motivés et de plus en plus réticents pour aller à l’école.

En conclusion

Tous ces troubles neurodéveloppementaux peuvent être accompagner par des séances de médiation animale. On privilégiera de collaborer en équipe pluridisciplinaire afin d’améliorer l’estime de soi, travailler le langage ou encore pratiquer la motricité.

Et vous ? Avez-vous déjà suivi un enfant avec des troubles du développement ? Si oui, partagez-nous en commentaire votre expérience 🙂

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Cet article a 5 commentaires

  1. Il est effectivement difficile et très fatiguant de vivre avec ce type de troubles et c’est très enthousiasmant de voir que des techniques nouvelles se développent pour tenter d’améliorer le quotidien des personnes qui en souffrent.

  2. Merci pour cet article très intéressant sur les troubles neurodeveloppementaux. Il permet d’y voir plus clair et de mieux les comprendre.

  3. Merci pour cet article passionnant sur les troubles neuro-développementaux. Je m’intéresse beaucoup à la psychopathologie du développement notamment en rapport avec les troubles du comportement alimentaires. Ces derniers peuvent coexister parfois avec des troubles neuro-développementaux. Je reste persuadée que la médiation animale est très intéressante dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire.

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