Lorsqu’on choisit un métier en relation avec les animaux, il est important de se poser les bonnes questions quant à leur sélection. C’est d’autant plus vrai pour les animaux médiateurs, puisqu’ils vont interagir sur un plan thérapeutique et récréatif avec les bénéficiaires.
Le rôles des animaux médiateurs
L’animal de médiation est attendu sur un tas de choses. On va lui demander d’être en relation très proche avec des humains qu’il ne connait pas forcément et certains bénéficiaires peuvent avoir des comportements très différents. Il doit accepter d’être caressé, manipulé, toiletté et/ou dirigé tout en étant obéissant, affectueux, calme et joueur à la fois. Nous leur en exigeons beaucoup et c’est un vrai travail pour eux. Mais comme nous l’avons vu dans un précédent article, n’oublions pas le bien-être de nos animaux médiateurs.
Les animaux utilisés en médiation animale sont donc choisis pour exercer plusieurs rôles dans les activités :
- Ce sont des éléments motivants. En effet, il renforce la motivation des bénéficiaires à faire une activité et à s’engager dans une thérapie. Ils sont alors utilisés comme récompense.
- Ils assurent une présence rassurante. Les personnes se sentent parfois apaisées et éprouvent un réel réconfort auprès de l’animal.
- En prenant soin de l’animal, ils agissent comme élément de responsabilisation.
- Ce sont de très bons supports d’apprentissage. A leur contact, on peut apprendre une leçon mais aussi apprendre à adapter son comportement ou repérer des situations.
- Ils vont aussi servir d’exemple pour donner un sens à une explication ou une expérience vécue.
Le choix de l’animal de médiation
Personnellement je ne pense pas qu’il y ait de race particulière ou de type d’animaux spécifiques à la médiation animale. Alors bien sûr, un malinois a des prédispositions pour les activités militaires et un labrador pour les services à la personne, mais tout n’est pas gravé dans le marbre 🙂 Je veux dire par là, qu’un chien « bâtard » peut se révéler être un très bon animal de médiation par exemple. Qu’en pensez-vous ? Echangeons en toute bienveillance en commentaire.
Les capacités propres à l’animal doivent être prises en compte. Ce ne sera pas un simple animal de compagnie mais bien un animal d’utilité ou de travail. Outre son espèce, il devra correspondre à des critères de comportement individuel ET de caractéristiques acquises lors de ses entrainements. Oui ! Car les animaux médiateurs sont des animaux spécifiquement sélectionnés, éduquer et régulièrement évaluer pour notre métier. Au risque de me répéter, avoir un animal sympa ça ne suffit pas !
A mon sens, la question du choix des animaux médiateurs dépend aussi du type d’activité que l’on veut faire et surtout avec quel public on souhaite travailler. En effet, si l’objectif est la motricité fine, on optera plutôt pour un lapin alors que si l’on vise la mobilité générale, on effectuera plutôt un parcours avec un chien, un cheval ou un lama. Mais là encore, le public avec lequel on évolue est important. Certaines pathologies ne permettent parfois pas de faire intervenir de petits animaux.
Les différents animaux médiateurs
TYPES D’ANIMAUX | CARACTERISTIQUES |
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Chiens | Sa réputation n’est plus à faire, c’est un des principaux animaux médiateurs. Le chien offre un panel d’activités et ses aptitudes en font un partenaire de choix. |
Chats | De caractère indépendant, le chat ne s’éduque pas mais son comportement peut être renforcé. Sa taille et sa spontanéité laisse place à des contacts plus ou moins rapprochés puisqu’il décide par lui-même vers qui il souhaite aller. Son ronronnement a des vertus apaisantes. |
Chevaux | Animal de médiation à part entière. Plusieurs disciplines sont exercées avec le cheval : l’équithérapie (où l’on peut monter le cheval) ou la médiation équine appelée aussi équicie. Grâce à son contact, le cheval améliore le bien-être et le potentiel des personnes. |
Lapins, Cobayes, Poules et autres animaux de ferme | Ces petits animaux permettent un contact rapproché avec les bénéficiaires. Il est possible de les nourrir, les brosser et nettoyer leur lieu de vie. Ils permettent de responsabiliser les personnes et les valoriser. |
Lamas, Alpagas | Brossés, nourris et menés à la main les lamas ou l’alpaga sont parfois utilisés en médiation animale. Ils sont de tempérament calme et curieux. |
Furets, Chinchillas | Facilement manipulables, ces animaux permettent des contacts agréables quand ils ont été familiarisés et sociabilisés. La fourrure du chinchilla offre une stimulation sensorielle particulière. |
Oiseaux | Souvent en cage, les oiseaux peuvent être observés et écoutés. Lorsqu’ils sont apprivoisés, ils peuvent également être manipulés. |
Poissons | L’observation d’un aquarium est relaxante. C’est rare de les voir en séance car cela demande une certaine logistique, pourtant le mouvement du poisson est quasi hypnotique et assure un apaisement immédiat. |
Reptiles et Tortues | Probablement du fait de l’appréhension qu’ils provoquent chez certaines personnes, on les aperçoit peu en médiation animale. De plus, ils sont sujets à la salmonelle ce qui contre-indique leur présence auprès de publics fragiles. |
Je précise que ce tableau est un extrait du livre « pratiquer la médiation animale dans le secteur social et médico social« . Si vous êtes débutant c’est une édition que je vous recommande. Si vous ne l’êtes pas, il peut aussi sûrement vous apporter des éclaircissements.
Les interactions avec les animaux médiateurs
Les interactions entre les animaux médiateurs et les bénéficiaires peuvent se faire de trois manières :
Implicitement : l’animal est présent, mais aucune activité n’est vraiment définie. L’animal de médiation est donc simplement observé. Cela peut concerner des animaux qui n’ont pas été éduqués mais qui ont quand même été choisis pour leurs caractéristiques. Exemple : le poisson dans l’aquarium ou des moutons aux alentours d’un EHPAD.
Explicitement : l’animal est observé dans un but précis, un objectif préalablement défini. L’animal n’a pas forcément besoin d’être éduqué, mais sera aussi choisi pour ses aptitudes. Exemple : adapter son comportement face au cheval ou au chat pour respecter les besoins de l’animal.
Instrumentalement : l’animal interagit directement avec le bénéficiaire par contact physique. Ici, l’animal est entrainé aux exercices et sélectionné pour ses capacités particulières. Exemple : faire un parcours avec un lama ou un chien en main. Les animaux médiateurs doivent être le moins perturbés possibles par les potentiels changements des bénéficiaires.
Ce qu’on retient
Le choix des animaux médiateurs est important selon les interactions que nous souhaitons obtenir avec nos bénéficiaires, mais aussi en fonction du public avec lequel nous mettons en contact nos animaux. Pour le bien-être de tous (intervenant, bénéficiaire et animal), les animaux de médiation doivent être adaptés et éduqués pour intervenir en séance.
Et vous ? Quels animaux avez-vous déjà eus en séance de médiation animale ?
Intéressant ! Belle façon de présenter les avantages et inconvénients des différents animaux. Comme quoi, ce n’est pas sur un coup de tête que l’on achète un animal. Merci pour cet article !!
Hey non ! Prendre la décision d’avoir un animal de compagnie, c’est une sacré responsabilité et un engagement sur plusieurs années 🙂
J’aime bcp le format de ton article ! Tu nous expliques très bien les différentes relations que nous avons avce les animaux ! Très intéressant j’ai bcp appris ! 🙂
Bonjour ! Bel article très complet !
Je n’ai jamais fait de médiation animale, mais l’association d’aide aux victimes dans laquelle je travaille s’intéresse à la médiation canine, par exemple pour accompagner des enfants en commissariat.
Merci pour votre commentaire 🙂 Oui la médiation animale se démocratise de plus en plus dans les systèmes pénitentiaires.
J’aime beaucoup cet article, j’adorerais faire mon métier dans la médiation animale pour aider les enfants en difficultés.
C’est un beau métier 🙂 (pas toujours simple car on travaille avec du vivant mais passionnant)
C’est un métier passionnant.