Grand débat le bien-être animal me direz-vous ! En effet, selon Claude L. Milhaud, « chacun, par sa sensibilité, son expérience, ou son bon sens, peut donner une définition du bien-être animal. Par ailleurs, il peut être constaté que cette définition, très variable dans ses termes selon l’interlocuteur, est fortement influencée par la société dans laquelle ce dernier vit. » Il existe alors plusieurs définitions concernant le bien-être animal, qu’il ne faut également pas confondre avec la bientraitance. Dans cet article, et afin de ne pas s’éparpiller, on se concentra sur le bien-être des animaux lors de la pratique de médiation animale.
Définition du bien-être animal
Comme décrit par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) le bien-être des animaux est « l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal ». C’est-à-dire que cette notion prend en compte l’état physique, mais pas seulement, elle inclut aussi l’état mental positif de l’animal. Pour résumé, un animal bien dans ces pattes est un animal qui se porte bien physiquement et mentalement dans un environnement qui lui est approprié. Car oui, l’environnement dans lequel l’animal évolue harmonise son état de bien-être.
La bientraitance animale en revanche, « correspond aux actions que l’humain engage ou réalise dans l’intention de répondre aux besoins des animaux tels qu’il les interprète, comme bien nourrir, bien loger, soigner. Il s’agit d’une démarche anthropocentrée qui ne tient pas compte du ressenti de l’animal ou des émotions positives ». Pour faire simple, la bientraitance est la manière dont nous, humains, nous occupons de nos animaux afin de répondre au bien-être animal.
Les idées reçues sur la médiation animale
Les animaux transmettent des maladies et des parasites. Dans les pays occidentaux, nous sommes en effet très attachés à l’hygiène. Alors bien-sûr, des agents infectieux peuvent provenir des poils, de la bouche et des dents, des matières fécales et des urines ou encore des éternuements, mais il faut cependant savoir, que vos chaussures ou même vos mains peuvent transporter encore plus de microbes qu’un rongeur. De plus, toutes les maladies des animaux ne sont pas transmissibles à l’homme. Les animaux médiateurs sont régulièrement suivis par des vétérinaires. Ils sont vaccinés et bénéficient de traitements antiparasitaires, en tout premier lieu pour leur propre santé. L’intervenant met également en place un protocole d’hygiène avant et lors des séances afin de garantir un maximum de sécurité à tous.
La médiation animale c’est comme le cirque. Là, je crie haut et fort non ! Il y a un réel travail pour que les interventions soient à buts pédagogiques ou thérapeutiques. Nos animaux ne sont pas dressés pour faire des shows, ils sont simplement eux-mêmes. De plus, il n’est pas question de « tripoter » l’animal. L’objectif des séances de médiation animale est bien d’apporter du bien-être et d’améliorer l’état physique et/ou psychique des personnes bénéficiaires.
Sur ce même sujet, les animaux médiateurs ne sont ni contraints ou forcés comme certain peuvent le penser. Le bien-être animal est au cœur du métier. Comment voulez-vous procurer du bien-être et un apaisement aux bénéficiaires si l’animal qui intervient n’est pas bien dans sa peau ? Cela serait évidemment incohérent. Rappelez-vous, dans mon article sur la médiation animale, je précise que cette pratique se base sur une relation triangulaire entre l’intervenant, l’animal et le bénéficiaire.
De plus, l’animal étant le partenaire de l’intervenant, il est donc primordial de prendre en compte son état physique et psychologique. Pas seulement lors des séances, mais dans son quotidien. L’intervenant est alors à l’écoute constante de son animal afin de veiller à son rythme et son bien-être. Les animaux médiateurs sont manipulés et éduqués pour intervenir en séance de médiation. S’ils n’en sont pas capables ou simplement ne s’épanouissent pas dans leur « travail », ils ne feront alors pas de médiation animale.
Les 5 libertés des animaux médiateurs
Afin de vous rassurer sur le fait que le bien-être animal est une priorité au sein de la pratique de médiation, découvrez ci-dessous les 5 libertés de nos animaux médiateurs. Sachez aussi, que ces droits sont applicables en dehors du champ d’action de la médiation animale (élevage, parcs…) mais aussi en dehors des séances.
Les animaux doivent-être :
- Libres de soif, de faim et de nourriture impropre : ils ne doivent en aucun cas avoir faim ou soif pendant la séance. Dans ce cas, lorsque nous utiliserons la nourriture comme outil de travail, les animaux approcheront du bénéficiaire, non pas parce qu’ils ont faim, mais parce qu’ils en ont envie et que les aliments sont appropriés
- Libres de désagrément corporels et thermiques : lors de l’intervention, les animaux ne doivent avoir ni froid ni chaud et un certain confort physique. Egalement, on privilégiera un environnement adéquat à son espèce.
- Libres de douleurs, de blessures et de maladie : un animal blessé ou malade ne doit pas intervenir en médiation animale. Il est aussi impératif que l’animal qui exerce, ne subisse pas de mauvais traitements pouvant lui faire mal, aucune violence envers les animaux ne sera toléré, tant de l’intervenant que des bénéficiaires.
- Libres d’angoisse et de stress : un animal qui a peur aura un comportement non adapté à une séance de médiation animal et pourra mettre en danger les bénéficiaires et lui-même.
- Libres d’expression et de présenter un comportement naturel : les animaux médiateurs peuvent exprimer librement leurs émotions et agir normalement selon leurs besoins.
Evaluer le bien-être animal
Il existe plusieurs outils et protocoles pour évaluer le bien-être animal. La plupart sont basés sur la gestion des 5 libertés citées plus haut, issues du Farm Animal Welfare Council de 1992. Gardez à l’esprit que pour rendre un jugement objectif, il faut être suffisamment capable d’interpréter les signes d’état mental d’un animal, mais aussi d’avoir assez de connaissances sur l’étude des comportements d’une espèce. Dans ce cas, on se réfère souvent à l’éthologie.
Comme nous l’avons vu dans l’introduction de cet article, les exigences personnelles de l’évaluateurs peuvent venir interférer les conclusions de l’évaluation et donc être contestées. Il est donc préférable que cette appréciation soit réalisée par un professionnel.
Egalement, en France depuis 2015, les lois commencent à réagir et avancer sur la prise en compte des animaux comme « êtres sensibles« . Même si cela n’est pas encore suffisant, on s’aperçoit qu’il y a de plus en plus de sensibilisation sur ce sujet. A nous aussi de contribuer à ces avancées 😉 Pour ma part, je pense que tout se fait dès l’éducation des plus jeunes.
On retiendra que le bien-être animal peut être complexe, notamment sur la perception qu’on en a. Il se base sur 5 libertés principales. Contrairement à certaines idées reçues, les intervenants en médiation animale le prennent rigoureusement en compte au quotidien. Les animaux médiateurs sont donc bien dans leurs pattes et dans leur tête 🙂
Et vous ? Quel point de vue avez-vous sur le bien-être animal ?
Un très grand merci pour votre article et pour votre site, qui porte sur un sujet à mon sens fondamental ! Mon point de vue sur le bien-être animal peut paraître assez radical car il s’ancre dans une posture dite « antispéciste ». On considère l’animal non humain comme une « personne », du point de vue juridique (même si ce n’est pas encore reconnu juridiquement !), comme ayant les mêmes droits (dont les 5 libertés fondamentales, dont vous parlez dans l’article) que les animaux humains (nous).
Je travaille dans le domaine de l’éducation par la nature et la question du bien-être animal est présente en toile de fond de toutes les activités proposées aux enfants !
Merci pour votre commentaire Laura 🙂 Peut-être qu’on pourrait collaborer pour des activités éducatives ? Au plaisir d’échanger.
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