Chaque personne qui s’intéresse à l’animal, cherchera à connaître son mode de communication. Comparé aux animaux, la communication chez l’être humain est principalement orale. Dès la naissance, entrer en communication est une obligation biologique. Puis notre mode de communication évolue tout au long de notre enfance avec le développement du langage. Grandir en isolement provoquerait des troubles du développement et du comportement.

Chez les animaux, les modes de communication sont différents. Ils sont principalement visuels, olfactifs, sonores et tactiles. Montaigne et Descartes en étaient arrivés à cette même conclusion et disaient que les animaux ont un langage varié et complexe. Chez les mammifères par exemple, tous les sens sont utiles : la finesse de l’odorat chez le canidé, la vision et l’ouïe chez les félins ou encore la gestuelle et les mimiques faciales principalement présentes chez les primates. Aussi, pour des questions morales ou éthiques, communiquer par le toucher a quasiment disparu chez l’humain. Alors que, chez certains animaux tel que les chevaux, ce mode de communication est très courant.

Nous l’avons vu lors de mon article sur les pouvoirs des animaux, côtoyer un animal favorise le langage chez les enfants ou les personnes fragilisées. D’ailleurs, en médiation animale, on voit souvent les bénéficiaires essayer de communiquer avec l’animal médiateur. Ces échanges leur permettent donc d’explorer d’autres modes communications, notamment la communication non verbale.

La communication visuelle

Pour la plupart des animaux, le mode de communication visuel se fait souvent à faible distance car il est aussi accompagné de mimiques gestuelles, posturales ou motrices. Les animaux communiquent par différents modes de langage. Le mouvement de la queue, la position des oreilles ou même l’attitude générale du corps sont autant de signes de communication entre congénères ou avec l’être humain.

On cherchera bien évidemment le croisement des regards, qui très souvent, sont des regards qui interrogent : Est-ce-que tu es gentil ? Veux-tu être mon ami ? Que veux-tu ? L’intérêt du bénéficiaire pour le chien facilite cette communication visuelle. C’est aussi à partir de ce premier contact que la relation va se construire. Chacun va « jauger » l’autre.

Le regard peut aussi être synonyme d’écoute et être apaisant. Ce qui va donc créer une forme de complicité entre l’animal et le bénéficiaire. En apprenant à se connaître, la personne pourra donner une signification et un sens au regard. Ces échanges permettront alors d’instaurer une relation de confiance mutuelle et un sentiment sécuritaire.

De plus, en n’ayant pas de réaction auditive au regard interrogatif, le mode de communication visuel permet de laisser place aux réponses possibles et « imaginaires », évitant ainsi de se confronter à la déception, au rejet, ou à la violence verbale. L’intervenant en médiation animale aura donc pour rôle de mettre en place cette relation, d’orchestrer ce lien et de toujours dialoguer et encourager le bénéficiaire.

Le mode de communication olfactif

Ce mode de communication s’effectue plutôt entre espèces, mais peut se faire entre espèces différentes aussi. Nous savons que chaque personne dégage une odeur que l’animal est capable de saisir par son sens olfactif très développé. Et nous savons également qu’il y a un lien entre nos émotions et les odeurs que nous émettons. Les émotions de joie, de colère ou celles plus agressives ont un impact sur notre odeur et donnera alors une sorte d’identification à l’animal. Rapidement, il sera en mesure de déterminer, analyser et différencier les ondes positives et négatives qui se dégagent de nous.

Les animaux étant doués d’une certaine empathie, ils sont capables d’analyser les troubles chez les êtres humains. Le chien est très apprécié en médiation animale car il est celui qui incontestablement va le mieux analyser ces signes. Une étude du scientifique Eckerlin faites aux Etats-Unis en 1992, démontre les capacités d’un chien à différencier l’odeur d’un enfant autiste et celle d’un enfant « normal ». J’ai découvert aussi un article qui parle des autres animaux de compagnie pour accompagner les autistes sur le site d’Autismeoutils dont je vous mets le lien ici.

La présence d’un animal peut apporter une meilleure écoute des problèmes. Qu’ils soient d’ordre psychologique, émotionnel ou mental, l’arrivée de l’animal doit être anticipée et expliquée. Dans le cas contraire, l’effet positif peut se transformer en effet négatif. Si les bénéficiaires ne sont pas préparés, ils risquent de ressentir des émotions de stress ou de crainte et donc d’émettre des ondes négatives. Il faut garder à l’esprit que lors des séances, nous entrons dans l’environnement de l’animal. Nous devons donc respecter aussi son espace de vie et ses propres ressentis.

Le mode de communication tactile

La plupart des gens sont systématiquement attirés par l’envie de caresser lorsqu’ils sont en présence d’un animal à poil. L’animal domestique autorise facilement le contact et réclame de la tendresse. Ce mode de communication tactile est aussi appelé communication par le toucher. Elle est encore plus relaxante. C’est un moment d’échanges affectifs et d’émotions positives.

Le tactile est très souvent lié avec le mode de communication visuel. On observera fréquemment un enfant caresser un chien et le regarder en même temps dans les yeux par exemple. L’animal devient alors un vrai confident. Ces moments d’échanges ont principalement pour objectif le lien social.

Mais attention, ce mode de communication tactile n’est pas sans risque ! En tant qu’intervenant en médiation animale, il est essentiel de rester attentif afin que cette communication ne devienne pas agressive. Un bénéficiaire atteint de trouble du comportement peut provoquer une réaction négative et blesser l’animal, surtout si celui-ci à des poils longs. Rappelez-vous des 5 libertés des animaux médiateurs que nous avons vu dans un précédent article. Nous devons préserver l’animal de toute agression physique et psychique. Dans ce cas, il est aussi indispensable de mesurer ces agressivités afin de relever des renseignements sur l’état du bénéficiaire.

La communication non verbale

Les êtres humains utilisent eux aussi ce mode de communication non verbal, plus connu sous l’appellation du langage corporel. Cette communication regroupe l’ensemble des expressions du corps : les gestes, les mimiques faciales, les postures, etc. Elle est parfois plus parlante que les mots eux-mêmes et elle va donc servir de régulateur à l’interaction.

De nos jours, les gens ont tendance à vivre chacun pour soi et le mode de communication oral se perd. Ce manque de dialogue provoque des incompréhensions et détériore les relations entre les personnes, même au sein d’une famille. Il est alors possible d’utiliser la médiation animale pour retisser les liens. L’animal va alors jouer le rôle de communicateur et de passeur de message. La présence de l’animal va aussi libérer les émotions de chacun et relancer ainsi les échanges.

Ce qu’il faut retenir

Il est important de connaître les modes de communications non verbaux. Ils peuvent souvent permettre de trouver chez les bénéficiaires des traits comportementaux, qui ne sont pas exprimés par la parole. Ces signaux nous renseignent sur l’état émotionnel des personnes, mais aussi sur celui de nos compagnons à quatre pattes. Nous devons donc être attentif à cette communication.

A ce sujet, savez-vous décoder le langage du corps ? Donner nous des exemples de communication non verbale en commentaire.