La médiation animale, c’est quoi ?
La médiation animale, tout comme l’art thérapie ou la musico thérapie, est un accompagnement à visée thérapeutique. C’est-à-dire qu’elle vient en complément des professionnels du soin tels que pédiatres, psychiatres, orthophonistes, psychomotriciens, ou des professionnels du secteur social.
Cette pratique consiste donc à faire interagir un animal soigneusement sélectionné et entrainé, auprès de personnes fragilisées, en organisant diverses activités afin de susciter des réactions et des émotions positives.
Le simple fait de caresser un animal entraîne une réduction du stress en diminuant la pression sanguine et le rythme cardiaque.
Si c’est plus facile pour vous, vous pouvez regarder la vidéo de l’article ci-dessous :
D’où vient cette pratique ?
Si l’on remonte l’histoire, la relation homme-animal date de plus de 12000 ans où les hommes ont utilisé les chiens pour la chasse ou pour les accompagner lors des cueillettes. Puis petit à petit, les animaux ont « travaillé » avec les hommes comme gardiens de troupeaux, travaux d’agriculture, élevage, chien d’avalanche, guide d’aveugle etc., et ont pris également une place plus importante au sein des familles au fil des années. On peut donc dire que les animaux ont toujours été présents à nos côtés que ce soit comme outils de travail ou comme animal de compagnie.
La première fois que les animaux ont été utilisés dans un but d’accompagnement aux soins, c’était en Belgique au 9ème siècle. Le personnel soignant à confier des oiseaux à certains malades afin de leur rendre un minimum de confiance en eux-mêmes.
Puis c’est au 18ème siècle que l’anglais William Tuke, fonda l’institut York Retrea. Il emmenait des lapins et des volailles aux patients d’asile afin qu’ils veillent sur eux et les soignent. En les rendant responsables, il a pu constater un sentiment d’utilité chez les patients.
L’Allemagne suivi au 19ème siècle en mettant des patients épileptiques au contact de divers animaux (oiseaux, chiens, chats, chevaux). Il y eu également une infirmière britannique qui laissa une tortue dans un hôpital afin de réconforter les patients et apaiser leur anxiété
Mais c’est au 20ème siècle que la première utilisation thérapeutique de l’animal fut mise en place. Les chiens étaient utilisés comme compagnons des pensionnaires d’un hôpital psychiatrique. Puis c’est Boris Levinson, psychologue, qui remarqua par hasard lors d’une consultation, que sa chienne avait des effets bénéfiques sur un jeune patient autiste mutique. C’est alors qu’est née la zoothérapie appelée Pet Facilitated Psychitherapy. Il publia ensuite plusieurs ouvrages démontrant entre autre que les animaux facilitent la communication et augmente l’estime de soi.
Et en France ?
Oui, car c’est ce qui nous intéresse ! C’est après un stage auprès de Levinson que la vétérinaire Ange Condoret a développé la méthode d’Intervention Animale Modulée Précoce, afin de favoriser la communication non verbale des enfants en présence des animaux. Elle créa ensuite l’AFIRAC (Association Française d’information et de Recherche sur l’Animal de Compagnie).
Aujourd’hui, la médiation animale, activités assistées par l’animal, apparaît autant dans un cadre éducatif que thérapeutique.
Zoothérapie ou médiation animale ?
Il y a plusieurs écoles, certaines vous diront que c’est la même chose et d’autres feront une différence par rapport essentiellement au diplôme de l’intervenant. Une confusion est également faite en pensant que cette pratique est destinée à soigner les animaux, hors ce n’est pas son champ d’action, même si le bien-être des animaux en fait partie intégralement.
Ce qu’il faut bien comprendre en revanche, c’est que dans les deux cas, zoothérapie ou médiation animale, l’animal n’est pas le thérapeute mais bien un médiateur. Avec l’intervenant, ils forment une équipe active. Aussi, nous parlons bien ici, d’un accompagnement au soin et non d’un soin, ces interventions ont donc aussi leurs limites.
Le terme zoothérapie est le plus largement connu et est le plus souvent utilisé par les médias, cependant la médiation animale a un sens plus large. Je dois avouer que la frontière et la distinction entre les deux peut sembler un peu flou.
En effet, la zoothérapie sera effectuée par un thérapeute ayant un diplôme d’état dans la santé ou le social (psychologue, ergothérapeute, orthophoniste, psychomotricien, infirmière et tous les autres professionnels du secteur médical et paramédical) et les activités auront un objectif purement thérapeutique.
Pour la médiation animale, plusieurs formations sont possibles (nous y reviendrons lors d’un prochain article) et le champ d’intervention est plus vaste. Les séances d’activités peuvent être à visée thérapeutiques, éducatives ou encore psychologiques.
Egalement, que ce soit en zoothérapie ou en médiation animale, il est important de se former afin d’avoir des bases sérieuses quant à la pathologie des bénéficiaires, mais surtout l’éducation des animaux en tant que médiateur est indispensable, tout ceci ne s’improvise pas.
On sera en revanche d’accord, que ces pratiques alternatives auront prouvé leurs bienfaits et qu’elles gagnent à être connu et utiliser.
Dans quels cas utilise-t-on ces méthodes ?
La médiation animale s’intéresse notamment aux rapports avec autrui, à l’éducation ou à la délinquance. Elle peut également être utilisée dans le cadre de troubles de l’attention et de la concentration, de dépréciation de soi, de dépression, de solitude et d’isolement.
Il s’agit alors de toujours élaborer des projets individualisés, et de mettre en place des objectifs définis en accord avec le cadre médical et accompagnants. Ceci afin de permettre aux personnes, avec l’aide de l’animal, d’atteindre leurs objectifs. Divers activités seront alors établies en fonction de ces différents buts et à quelle pathologie on s’adresse. Plusieurs animaux pourront aussi rentrer en action.
Comment ça marche ?
L’animal médiateur va venir stimuler les sens des bénéficiaires, mais aussi aider à améliorer leurs fonctions cognitives, motrices, psychologiques et affectives.
L’intervenant spécialisé utilise alors l’animal en tant qu’intermédiaire (médiateur) dans une relation triangulaire entre lui et les participants (personnes en situation de fragilité).
Après avoir fixés les objectifs des séances avec le personnel de soin, l’intervenant va pouvoir mettre en place des activités afin d’apporter du bien-être, développer la dextérité des bénéficiaires, stimuler leurs capacités cognitives, améliorer leur autonomie, créer ou recréer des liens sociaux et susciter des réactions favorisant leur potentiel psychologique et physique.
Pour conclure, la médiation animale s’adresse à tous publics : enfants, adultes ou personnes en situation de handicap. C’est une pratique novatrice qui met au cœur l’épanouissement des individus en leur apportant bien-être, envie et plaisir grâce à un duo intervenant-animal formé. Elle intervient en complément, c’est un accompagnement aux soins.
Si vous avez des questions ou des remarques, vous pouvez les poster en commentaire 😉
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Très intéressant, je ne connaissais pas du tout le côté historique de la pratique!
C’est une vidéo hyper intéressante, merci !
Avez-vous des conseils ou adresses pour suivre une formation sérieuse en médiation animale ? Tant du point de vue de l’éducation de l’animal,que des connaissances à acquérir du point de vue des pathologies des patients ?
Merci pour votre commentaire. Malheureusement, vous n’aurez pas de formation qui regroupe tout ça. Comme la plupart des intervenants, on continue de se former régulièrement pour mettre à jour nos connaissances principalement sur les pathologies des bénéficiaires ou les différentes approches.
Bravo pour ta vidéo.
Les explications sont très claires.